Je participe à un atelier d'écriture poétique, et je ne résiste pas à vous partager ce poème en prose, que j'ai voulu d'inspiration celtique, bien que discrète.
Le thème: nous devions partir du début d'un poème en prose de Baudelaire, où nous avions le droit de changer des mots, et nous devions continuer selon notre inspiration.
Voici donc:
Evocation d'automne
Dans un beau jardin où les danseurs d'une fête d'automne venaient valser à plaisir
Sous un ciel déjà plein d’ombre où des rayons d’or traçaient comme des chemins célestes,
Quatre beaux adolescents, deux filles et deux garçons,
Se retrouvaient au bout d’une allée comme s’ils s’étaient donné rendez-vous.
D’un même mouvement, comme s’ils étaient liés par un accord tacite
Ils tournèrent le dos à la fête et à la musique
Et s’éloignèrent vers les bosquets baignés de lumière solaire.
D’un même mouvement, comme animés ensemble du même élan d’amitié
Ils se donnèrent la main, leurs longs doigts fins s’entrelaçant les uns aux autres,
Et ce fut comme s’ils ne formaient plus qu’un seul être en quatre personnes.
D’un même mouvement, ils allaient devant eux
Et c’était comme s’ils ne touchaient plus terre.
Et là-bas, la fête d’automne entraînait dans ses rondes et ses gavottes danseuses et danseurs,
Et le ciel s’étoilait,
Et un peu plus loin, au sommet des collines, des feux s’allumaient.
Et les bosquets s’étaient remplis d’ombre,
Et les chemins de lumière s’étaient dissous dans l’air du soir,
Et les quatre adolescents maintenant regardaient les danseurs de la fête d’automne et les flammes mouvantes au sommet des collines,
Et des centaines de feux s’allumaient encore dans les lointains,
Et ils souriaient ensemble,se regardant l’un l’autre, un muet contentement dans leurs yeux.
Et quatre éclats de lumière illuminèrent soudain les bosquets ombreux,
Puis ne régna plus que la nuit étoilée…
Etaient-ils donc revenus sur la terre, les dieux anciens de nos collines,
Les dieux oubliés des antiques saisons?
C'était l'équinoxe d'automne...