Les contes médiévaux gallois (appelés Mabinogi) sont pour l'essentiel conservés dans deux manuscrits du XIV è siècle.
Les quatre branches du Mabinogi sont des récits associés à la fondation de deux dynasties royales (provinces du Dyfed et Gwynedd). Ces quatres histoires expriment les idéaux d'une société archaïque de type indo-européen. On y apprend, par exemple, comment un roi (Pwyll) fait prospérer son pays en contractant une alliance personnelle avec le dieu de l'Au-delà; comment un guide (Gwydion) va éléver son neveu de façon à le rendre digne de la fonction royale.
D'autres contes sont des "légendes royales" . Le roi le plus important, dans l'histoire légendaire du pays de Galles, c'est Arthur : il apparaît dèjà dans le conte archaïque de Kulhwch et Olwen, un conte traditionel, mêlant des thèmes internationnaux (Les Six à la conquète du monde) et les traditions locales, Kulhwch pourra-t-il trouver les quarantes objets mystérieux demandés par le père de celle qu'il aime, l'horrible géant Yspaddaden ? Heureusement il trouvera l'aide du roi Arthur, son cousin, et de tous les hommes de la cour.
D'autres récits traduisent une forme tardive de la légende arthurienne. C'est le cas notamment pour les trois "romans" qui représentent la matière de Bretagne dans un stade ultérieur: elle revient de France où elle s'est épanouie dans les romans de Chrétien de Troyes, Owein, Pérédur et Gereint sont néanmoins des héros bien gallois, malgré leur parentée évidente avec Yvain, Perceval et Erec.
On a inclus aussi l'histoire de Taliesin, malgré sa date tardive, car il met en scène un poète mythique qui a été la référence constante des écrivains gallois de toute époque.
(L'Aube des peuples, Pierre-Yves Lambert, Gallimard, 1993)